Empreinter le réseau, saison 2
En 2019, nous lancions « Empreinter le réseau ». Il s’agissait, en période de confinement, d’aller à la rencontre d’autres publics, pas forcément consommateurs de spectacle vivant. Des publics qui participent activement à la constitution d’un nouvel espace public, numérique. Cet espace numérique est plus que jamais déterminant dans la constitution de l’espace public. Pas tant par la dématérialisation spatiale et relationnelle, que par la capacité d’influence des réseaux sociaux qui bouleversent l’espace public, espace des communs, de ce qui fait société. Les réseaux sociaux gouvernent l’opinion, ouvrent les portes à l’émotivité (peurs, colères), à la réaction instantanée, à l’impulsivité.
Comment la création artistique peut-elle s’immiscer dans ce bouleversement sociétal ?
Les arts en espace public peuvent-ils parvenir à faire surgir un imaginaire alternatif au cœur de cette colonisation des esprits ?
En toute insouciance et légèreté, nous poursuivons notre démarche et invitons des artistes à explorer, expérimenter, échafauder sur #chalondanslarue. Au cœur de cette gigantesque plateforme Instagram, « Empreintons » le réseau, une seconde saison.
Retrouvez-nous sur notre Instagram @CHALONDANSLARUE
Notre Fil conducteur : « ici / ailleurs »
Détourner l’usage, les codes, le langage, prendre le contre-pied, prendre le temps, installer un climat, un point de vue, faire exister un récit.
Le fil conducteur de cette saison 2 d’Empreinter le réseau va d’ICI à AILLEURS : de Chalon-sur-Saône à l’autre bout du monde, de l’intime au collectif.
Durant quelques mois, l’Instagram de chalondanslarue va être donné à des artistes qui ont carte blanche pour nous intriguer.
En pleine conscience de notre invisibilité et inefficience, mais avec croyance dans la fonction vitale de l’art, offrons à ces artistes de griffonner dans les marges, de grappiller de la liberté de pensée.
saison 2 - de l'ici vers l'ailleurs
cartes blanches numériques à des artistes
사진을 찍을 수 있어요 ? ~ Sajin-eul jik-ul su isseoyo
Zila
Elles nous parlent de leur quotidien où le maquillage est prescrit par la société. Où le rôle de la sœur est la mise en valeur du frère. Où elles doivent se plier à ce que les hommes attendent d'elles, où ne pas être mariée à 30ans n'est pas acceptable. Où il est presque impossible de sortir de la ligne dictée par la société, où la femme reste à sa place. Où leurs comportement vont se modifier pour se "masculiniser". Et comment l'armée et la dictature ont renforcés cette société patriarcale et capitaliste. Mais surtout, elles nous parlent de comment elles s'affranchissent de ces lignes.
Par des entretiens et des photos, j'ai la volonté de donner des espaces de paroles à celles qui ne les prendraient pas d'elles-mêmes. Dans le but, déjà qu'elles s'écoutent. Mais surtout de créer un espace de confiance et de courage plus large, au delà des frontières, dans un ailleurs, d'un combat qui existe depuis des décennies. Je cherche à m'éloigner des discours habituels pour mettre en avant des quotidiens, avec la volonté d'éditer ce projet.
Alors c'est vrai
collectif La Méandre
Y suis-je déjà allé.e ? De l'autre côté, là d'où vient ma famille, là d'où je viens ? Ou bien est-ce les histoires que l'on me raconte depuis toujours qui me font construire de toutes pièces des souvenirs si précis ? Je me perds. Je méandre dans mes histoires intimes, de mes origines à mes désirs. Ce que je sais c'est que je voyage, dans un temps qui se distord à l'infini, entre réel et fantasme, et qu'en me lisant, vous m'accompagnez.
Care
Zineb Benzekri
Care sur l'insta de chalon , je l'imagine comme une expérience située entre la divagation fantasmagorique et l'investigation autours de la notion de "soin".
Je souhaite mêler à la création d'images sonores et visuelles dans des lieux de soin, le déploiement d'un discours sur le care. Ce discours provient de ce que j'appelle « des expert-es » ( rebouteux, infirmière, mère allaitante, aide soignant ...).
L'expérience se déploie sur environ 30 jours dans plusieurs villes d'Europes et plusieurs lieux de soins.
On a tous un ailleurs en nous
Violeta Gal Rodriguez - Compagnie L’insoumise
"On a tous un ailleurs en nous" est une tentative pour élargir le lien hors des réseaux sociaux, comme un fil rouge nous reliant les uns aux autres.
Par l'usage du compte Instagram de @chalondanslarue, nous tenterons de dépasser la virtualité pour rentrer en contact avec nos abonné.e.s, pour coller dans nos rues des affiches nous rappelant notre appartenance à quelque chose de plus vaste que nos individualités.
Pour participer, c'est simple :
1- Vous souhaitez recevoir votre affiche par la poste, envoyez un mail à cielinsoumise@gmail.com avant le 28 mars, avec votre nom, prénom et adresse, et la quantité d'affiches souhaitées.
Ou téléchargez directement l'affiche à imprimer chez vous PROJET_PARTICIPATIF_VIOLETAGALRODRIGUEZ_A3
2- Après réception ou impression de votre affiche, prenez la avec votre colle et allez la coller dans votre ville, village campagne !
3- Dégainez votre téléphone. Demandez à quelqu'un de vous prendre en photo à côté de votre affiche (on évite autant que possible le selfie).
4- Envoyez votre photo à cielinsoumise@gmail.com et le tour est joué !
Votre photographie sera utilisée pour une fresque commune regroupant toutes vos photos.
Il est donc important que nous ayons votre accord pour l'usage de votre image !
Lorsque j'écris "Je" se dessine "Nous"
Violeta Gal Rodriguez - Compagnie L’insoumise
L'insoumission comme muse créatrice première.
Questionner, observer, constituer d'autres possibles.
En tant que créatrice, je vois dans l'Art une arme de construction massive, une réponse
défiant les consensus.
Je crois en la recherche documentaire et l'expérience de terrain comme pilier d'une
création porteuse de sens. Voir, sentir, comprendre le monde qui m'entoure.
Dans cette carte blanche je souhaiterais vous inviter dans un processus de création d'un mois, autour de ce qui constitue mon ici, mon ailleurs, en tant que porteuse d'une double nationalité, d'un double sens. J'inviterais aussi d'autres à raconter leurs ici leurs ailleurs, dans un essai de recoller les bouts.
Chalon dans le paysage
Guillaume Lambert - compagnie l’instant dissonant
Un jour, les fées se sont envolées. Puis, les haies ont été arrachées. Enfin, les hirondelles ne sont plus revenues. Drame en trois actes de notre modernité qui déracine les imaginaires pour mieux abattre les arbres.
Les fées, les dragons, les licornes et autres personnages mythiques n’ont pourtant pas disparu. Iels habitent la pop culture et ses écrans. Iels sont aussi dans nos colères, nos joies, nos jeux passagers. C’est peut-être toi, c’est peut-être moi, le temps d’un instant.
Alors je traverse les paysages à la recherche de ces lieux et ces moments où iels surgissent. Je retranscris leurs paroles. Et j’utilise l’insta-réalité-augmentée pour les faire surgir, pour les apercevoir tels que je les vois. Je veux repeupler nos paysages de nos imaginaires sauvages.
C’est Guillaume Lambert de la compagnie l’instant dissonant !
Rumeur(s)
Cédric de Montceau
"on va pas se mentir", les fake news, les préjugés, les légendes urbaines, les cancans font autorité et génèrent beaucoup d'attention inutile au détriment du sens et de la vérité. Les réseaux sont les nouveaux grands temples de la vanité, où les rumeurs se développent comme des bactéries. Certaines mutent d'autres tombent dans l'oubli. Cédric explorera avec vous cette nouvelle poésie de l'absurde. De l'ironie au sensible. Entre dégoût et extase. Entre fiction et réalité.
Signe & Sens
Victor Sirot
Artiste d’origine chalonnaise, Victor Sirot entame cette seconde édition d’Empreinter le réseau : ICI / AILLEURS.
Au cœur de son projet : un scanner à mains / entre les lignes : le festival Chalon dans la rue.
Victor Sirot documente, par le détail, les lieux de jeu du festival 2021. Scanner à la main, il capte des fragments de rues, de ville, pour les restituer de façon frontale. Le roulement du scanner active la numérisation, joue de la texture, de l’éclairage brut de l’appareil. La numérisation n’est ni retouchée ni recadrée, elle est proposée dans son entièreté avec défauts et vibrations. Cette captation définit un ICI, quant à l’AILLEURS, il sera porté par l’imaginaire collectif de chacun.
Saison 1 - Instagram, nouvel espace public
Cartes blanches numériques à des artistes
Jacques Livchine
Réflexions autour du festival Chalon dans la rue 2021
Pour ajouter de la confusion à la confusion, titiller les relations entre spectateurs, artiste et diffuseur.
Jacques Livchine, metteur en songe au Théâtre de l'Unité, publie en écho au festival de Chalon dans la rue.
Manu Berk
La virtualité éclate de ses images 2.0, brillantes et sophistiquées, glacées et toutes likées...mais que disent-elles de nous ?
ManuBerk, dessinateur et auteur du collectif BallePerdue, armé de colle UHU, de markers noirs et de mines de plomb, s'attaquera à elles et propose de retrouver l'amour innocent des ratures, des erreurs de la nature et du mauvais goût.
Dans une énergie anachronique, il s'amusera de ce tourisme virtuel dans un univers aussi absurde que déjanté.
Une proposition légère de terreur graphique.
Enji Julien Binard
MIZUKO
Enfant de l'eau - Ces vies qui ne voient pas le jour.
Enji Julien aborde, à travers les réseaux sociaux, espaces du collectif par excellence, un sujet intime : l'avortement. Mizuko explore le sujet à travers la propre expérience d'Enji Julien mêlée à des témoignages de femmes qui ont pris la décision de traverser un IVG. L'artiste lie les histoires intimes au collectif, parle de l'invisible, de ce que l'on enfouit mais prend aussi de la hauteur. Le sujet devient métaphore, poésie.
“ L’idée est de collecter des témoignages de femmes de divers âges et horizons. A la manière d’un travail d’archives, faire émerger, recoller des souvenirs. Je souhaite soulever la notion du sas, du sas d’attente, du sas d’entrée, du sas de transition. Le sas… Avant l’intervention. Pendant l’intervention.
Après l’intervention… Le sas du retour à la vie quotidienne, la vie normale.
Faire écho à ce qui lie les histoires intimes à celles du collectif, mettre en évidence les notions du visible et du dicible”.
Maud Jegard - Queen Mother
FUTUR.E.S
Futur.e.s nous conduit sur les pas d'un personnage, une femme, qui traverse des espaces, cueille des futurs vivables, flirte avec des utopies, rencontre le vivant. Futur.e.s livre un regard sur ce que nous vivons, par une approche sensible et poétique. Une forme d'intimité universelle.
D'Instagram à la scène, à la rue. Futur.e.s est en écriture. Esquissée ici sur les réseaux sociaux, elle se poursuit par une création physique, tangible, devant un public réel. Une maquette sera présentée lors de l'Aube de la création pour le festival Chalon dans la rue 2021 et le spectacle final sera diffusé en 2023.
“J’ouvre des futurs. Je les ouvre au féminin et au pluriel. Futur.e.s.
La seule distance que je m’autorise c’est une lecture très intime de ce que nous vivons aujourd’hui. Si la crise sanitaire, la crise environnementale et la révolution technologique promettent en choeur de balayer notre monde actuel... Je veux bien enfourcher le balai”.
Lien : https://www.queen-mother.com
Luc Torres - DocteurNo
Utiliser les territoires numériques pour rendre visible des espaces publics devenus inaccessibles, développer un imaginaire pour renouer et préserver les liens sociaux et faire rêver à la légèreté et la spontanéité retrouvées.
“Le travail que je propose est une déambulation urbaine empreinte de solitude et de rupture dans une ambiance intime de songe, de silence, de quiétude et d’inquiétude qui permet d’inventer sa propre histoire et ses propres rêves pour repousser les espaces. Mon but est de faire passer des émotions en utilisant les potentialités romanesques de la photo et de la vidéo en utilisant les libertés techniques pour cheminer vers un voyage intérieur”.